A la tribune le Président du SAN Bernard Granié, le Maire de PSL, sa première adjointe (qui n'interviendra pas), ayant la délégation de l'eau et de l'assainissement au SAN, le DGS de la ville, l'air fort ennuyé d'être là, un fonctionnaire du SAN.
La ville de Port St Louis du Rhône vient de terminer la construction de sa station d'épuration des eaux usées, se mettant ainsi en conformité avec la législation européenne. L'occasion pour la municipalité de gauche d'organiser une « réunion publique d'information » mardi 12 décembre, afin d'expliquer à la population les conséquences de ce nouvel équipement sur la facture des usagers.
Le Maire (qui dira le plus souvent « je » la où j'aurais aimé entendre « nous », car je suis de l'école qui pense le collectif prime, et qu'un maire est le mandataire de son conseil municipal, mais bon...) expose que son coût de plus de 8 millions d'euros, sera quasi intégralement couvert par des concours et subventions publiques, (ville de PSL, SAN Ouest Provence, CG13, Région, agence de l'eau).
Le m2 d'eau sera désormais facturé 3,50 € TTC aux usagers de PSL contre 2,10 € avant cet investissement, (sans les concours des différentes collectivités et agences (sollicitées par le Maire donc), il aurait frôlé les 4,5 €).
Divers intervenants (Marc Géniez, Dimitri Papachristou et votre serviteur, devaient faire un historique de l'histoire de l'eau et l'assainissement à PSL, en s'appuyant sur des éléments factuels : délibérations du CM et contrats passés avec la SEERC (aujourd'hui Suez environnement).
Il faut évidemment féliciter la municipalité actuelle d'avoir pu ainsi réduire la charge payée par les usagers, d'autant plus qu'il lui a fallut agir dans l'urgence après son élection, ayant héritée de la situation laissée par l'incurie de la municipalité de droite.
Rappelons que celle ci avait privatisée la régie municipale directe dés son élection en 1989. Sans entrer dans le détail, les conséquences en sont un prix du m3 multiplié par 5 en 20 ans (alors que PSL avait un des coûts les plus bas du département), une station d'épuration qui devait être construite en 1993... des provisions passées pour cet équipement dont le trajet et l'affectation finale posent question.
Passons sur l'outrecuidance de l'ancien maire de droite responsable de cette privatisation qui ose demander lorsque la parole est donnée au public ce qu'il en est de la municipalisation promise par son successeur...
Nous avons posé en tant que citoyens plusieurs questions, et faits plusieurs demandes :
Un audit financier des relations de la Ville de PSL et de la SEERC/Suez sur les 20 dernières années fait par un expert comptable qualifié et indépendant.
Engagement pris par les élus à la tribune.
Faudra t'il attendre 20 ans (durée de la concession) pour récupérer la station dans un service de gestion publique directe de l'eau, que nous souhaitons voir géré par l'intercommunalité ?
Les marges que Suez va réaliser sur les résultats d'exploitation dégagés sur 3 600 usagers (compteurs d'eau) sont elles normales, alors qu'elle n'a rien mis ou si peu dans l'investissement et alors que des efforts significatifs ont été faits par les partenaires publics ?
Une question posée (ou à poser) à l'ancien maire : pourquoi a t il fallu attendre 20 ans pour que la station promise en 1993 par lui soit réalisée, pourquoi n'a t il fait aucune démarche, où des démarches très limités pour son cofinancement ?
Pas de réponse de la par de l'ancien maire présent dans la salle.
Aux élus actuels, le Maire de PSL, sa première adjointe par ailleurs vice présidente ayant la délégation de l'eau et de l'assainissement au SAN, au Président de ce dernier, s'ils étaient partisans d'un retour en gestion directe de l'eau et de l'assainissement ?
Les élus à la tribune réaffirment leur attachement à la gestion publique et qu'il en est de même pour leurs organisations respectives, PS compris, (si, si !).
Ne faudrait il pas lancer une étude sur les coûts comparés des modes de gestions public/privé ?
L'idée semble être acceptée et même à l'étude.
D'un réseau quasi neuf lorsqu'il fut confié au fermier (SEERC : Suez Environnement), nous savons (dixit le maire) qu'il nécessite aujourd'hui 23 millions d'€ de remise en état, (alors que l'entretien est facturé aux usagers), depuis 20 ans, est ce normal ?
Peut on connaître la composition des membres et les délibération de la commission consultative des services publics en régie directe ou déléguée ?
Réponse du président Granié : cette commission existe, sa composition et ses délibérations sont disponibles pour le public.
En définitive mon opinion est la suivante : le Port Saint Louisien usager du service de l'eau que je suis, constate que sa facture sera moins chère qu'elle n'aurait pu être. Fort bien. Mais il constate également in fine que c'est toujours de l'argent public qui finance le privé et les marges de celui-ci.
En d'autres termes que l'on me prenne mon argent dans la poche « usager de l'eau/client de Suez », dans la poche contribuable St Louisien, dans la poche contribuable des Bouches du Rhône, contribuable de PACA et autres (agence de l'eau), je n'aime pas que l'on me fasse les poches !
Georges Flangakis