Le programme du candidat socialiste à l'élection présidentielle, François Hollande, a l'air simple : "vous en avez marre de Sarkozy et de la droite, un seul recours : François Hollande. Tous ceux qui se mettront en travers de ce chemin seront des alliés du Front National".
Battre Sarkozy, d'accord. Mais pourquoi faire ? Remplacer une politique de rigueur de droite par une politique de rigueur de gauche ?
Remplacer la soumission de droite aux marchés financiers par la soumission de gauche aux marchés financiers ? Remplacer les suppressions de droite de poste de fonctionnaires par des suppressions de gauche ? Remplacer les critiques de droite sur le référendum grec par des critiques de gauche ?
Je continue ? Le Front de Gauche et son candidat à l'élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon ont un gros défaut : ils ont un programme. Pire, ils ont un programme cohérent, réalisable, de protection des peuples contre l'avidité des marchés et des banquiers qui enfoncent les salariés dans la misère et la planète dans l'abîme. C'est bien cela que le Parti Socialiste semble nous reprocher, à travers les petites phrases assassines, quand elles ne sont pas insultantes, de ces caciques.
La campagne présidentielle, si elle prend cette tournure, ne servira à personne. Ni aux insultés, ni aux insulteurs. Entre Jack Lang qui déclare à l'AFP que « d'étranges convergences dans l'insulte grossière unissent le cabinet noir de l'Elysée, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen » et Pierre Moscovici qui affirme que les propos de Jean-Luc Mélenchon dans le Journal du Dimanche "serve l'extrême droite", on voit bien où cela nous mène. Pourquoi ne répondent-ils pas sur le fond ?
C'est ce que nous leur proposons : un débat de 1er tour entre Jean-Luc Mélenchon et François Hollande. Point d'invectives : propositions contre propositions. Stratégie de sortie de crise contre stratégie de sortie de crise. Quelle politique européenne ? Quel positionnement face au nucléaire ? Avoir des désaccords et en débattre n'a jamais fait progresser le Front National. L'invective, le flou quant aux perspectives et la division factice, par contre si. Ceux qui donnent des leçons devraient s'en souvenir : ils étaient aux manettes du Parti Socialiste en 1995, 2002 et 2007. Soit autant de défaites de la gauche, dont une absence au second tour qui profita à l'extrême droite en 2002…