Ces élections cantonales sont caractérisées par un forte participation par rapport à la moyenne nationale 63,64 % au premier tout 76,47 % au deuxième.
Il se confirme pour ceux qui en douterait que Caizergues est bien le faux nez de la droite dite républicaine et de la droite extrême.
Le candidat du FDG non seulement fait le plein des voix de gauche, mais profite d'une impressionnante mobilisation au second tour de 562 voix supplémentaires. Le candidat de droite restant en lice fait lui aussi le plein de ses voix mais en trouve encore 178 de plus, il bénéficie lui aussi d'une importante mobilisation de l'électorat.
+ 796 électeurs de plus
+ 740 exprimés de plus
+ 56 blancs ou nuls supplémentaires
Le FDG doit sur PSL s'employer davantage encore à fonctionner de manière plus conforme à ce que doit être une coalition de forces progressistes. Le PC doit confirmer sa volonté d'habiter le FDG avec d'autres, non seulement dans les phases de campagne, mais également dans celles de préparation des programmes et de choix des candidats. Il ne s'agit pas de contester qu'en l'état actuel il reste en nombre de voix la première force organisée à la gauche du PS et plus encore dans le FDG.
Mais ainsi qu'il est dit plus haut, la réalité locale est que la gauche radicale est composée d'autres forces, sinon organisées, du moins bien présentes en électeurs potentiels et factuels : lors des élections présidentielles les divers candidats d’extrême gauche ont (en voix totalisées) au premier tour fait presque jeu égal avec la candidate du PC.
Ces autres tendances de la gauche radicale et plus particulièrement le NPA, n'ont pas voulu prendre le risque de présenter un candidat sachant que les choses allaient être extrêmement serrées et risquer d'être celles qui avaient gagner le candidat de la droite.
Il faut saluer ce sens de la responsabilité du NPA local. Il faut aussi espérer que le PC fera de même et ne se contentera pas de considérer « que le NPA a eu peur de réaliser un score trop faible ». Sans cela il est quasiment certain qu'il finira par être pris au mot et qu'une liste et/ou des candidatures de gauche, distinct(e)s de celle(s) du FDG et du PS seront présent(e)s lors des prochaines consultations locales, avec des candidats connus, respectés et crédibles.Si nous ne voulons pas voir revenir une situation qui a été celle de PSL durant 20 : la gauche majoritaire dans toutes les élections sauf les municipales et les cantonales il va falloir apprendre à discuter et associer d'autres forces que celles actuellement représentées au conseil municipal.
- Il va falloir apprendre à analyser la situation locale, les attentes des habitants, avec un autre grille que celle qui est actuellement utilisée.Il va falloir également revisiter le slogan de campagne des municipales « Écrire une histoire à 8 000 mains », en se rappelant que ce sont les cerveaux qui commandent aux mains... Et faire comme le disait l'autre « Le pari de l'intelligence ».
- Il va falloir réfléchir à la question du cumul des mandats, par souci déontologique d'une part mais par pragmatisme (je reviendrais sur ce concept) : prouver qu'il n'y a pas à PSL qu'une seule personne capable de porter l'étendard progressiste, que la gauche locale est au contraire riche de ressources humaines et militantes. Que dans la France du 21ème siècle un élu progressiste trouve largement de quoi utiliser son énergie et ses compétences sur une responsabilité élective.
- Il va falloir revisiter la conception et la mise en œuvre de la démocratie participative, créer des modalités de fonctionnement qui donnerons la possibilité à toutes les volontés militantes et citoyennes de s'exprimer et d'être prises en compte. Non pas dans le souci de préserver des susceptibilités individuelles mais dans celui d'intégrer le maximum de réflexions et de propositions à la détermination commune de ce que doit être le bien commun.
Ceci n'est pas facile, et nécessite plus d'efforts, plus de travail, plus de débats, implique plus de risques que la démagogie. Ceci s'appelle l'éducation populaire, fondamental du programme du Conseil National de la Résistance, sous titré « Les jours heureux ». C'est ainsi qu'il avait été élaboré : dans une large concertation de toutes les forces progressistes. Le Parti de Gauche a inscrit lui aussi l'éducation populaire dans ses fondamentaux, il lui faudra amener ses partenaires à considérer qu'il doit en être de même pour eux.
L'enjeu vital ici et ailleurs, c'est la responsabilité historique de tous les politiques et militants progressistes et d'amener tous les citoyens à se ressaisir du fait politique.
Angélisme ? Rêves de songe creux ? Chimères ? Utopies ? Que non ! C'est au contraire faire preuve du plus grand des pragmatismes que de mener la seule politique qui puisse éviter de se retrouver sous « Le talon de fer » qu'avait cauchemardé Jack London.
Commençons donc dans notre ville à faire de nos concitoyens des producteurs du politique en termes de projets, en termes de contenus, ils sauront également alors raisonner en termes de moyens.
Georges Flangakis