Nous étions nombreux mardi soir lors de la réunion publique sur la révolution citoyenne organisée à l’initiative du Parti de Gauche d’Aubagne/La Ciotat. Le thème est mobilisateur. A un moment où, malgré l’annonce d’une augmentation de la pauvreté en France, on nous rebat les oreilles à propos du remaniement ministériel. En fait, il ne s'agit que de l’avenir à court terme de quelques proches du pouvoir. Pour ma part je m'en fiche. La politique menée par Nicolas Sarkozy ne changera pas et en tant que citoyenne, je n’ai pas mon mot à dire.
La démocratie est perpétuellement bafouée. Je ne vais pas m’étendre sur le non respect de la souveraineté populaire des gouvernements précédents mais je vais rappeler quelques traitrises faites au peuple depuis 2007.
La première expression du mépris pour le suffrage universel direct de notre président fut la remise en cause du référendum de 2005, la France avait dit non au traité constitutionnel européen. Le congrès réunit à Versailles avec les voix d’UMP, de Verts et de Socialistes a défait ce que le peuple avait fait. N’oublions pas à cette occasion la « peu glorieuse » complicité des abstentionnistes qui n’ont même pas eu le courage d’affirmer leurs choix… Ils devaient se sentir bien morveux… Vont-ils encore oser se présenter aux prochaines législatives ?
Autre trahison : Le chef de l’Etat avait dit lors de sa campagne électorale qu’il ne toucherait pas au régime de retraite «Je ne le ferai pas pour un certain nombre de raisons et la première, c’est que je n’en ai pas parlé pendant ma campagne présidentielle, ce n’est pas un engagement que j’ai pris pendant ma campagne, je n’ai donc pas de mandat pour faire cela, et ça compte pour moi.» ( vidéo de l’entretien en cliquant ICI ).Il propose malgré cela une contre-réforme sur le sujet qui pousse dans la rue des millions de français pour protester. Les sondages confirment semaines après semaines qu’environ 70% des français approuvent et soutiennent ces manifestations. L’UMP répond « ce n’est pas la rue qui gouverne ! », entendez « ce n’est pas au peuple de donner son avis ». La loi a été promulguée cette nuit. Pour paraphraser J.P Raffarin, la fracture entre la France d’en bas et l’oligarchie d’en haut s’accroit. Face à ce constat, comment s’étonner que l’abstention augmente ?
C’était donc une excellente initiative de mes camarades du PG d’organiser une réunion débat ayant pour intitulé : « Face à la crise du régime, vite ! La révolution citoyenne». Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que la salle fut pleine.
En introduction au débat, Alain Barlatier a fait un rappel historique des combats menés par nos prédécesseurs pour étendre la participation citoyenne aux prises de décisions pour l’intérêt de toutes et tous. La révolution française bien sûr mais aussi l’école laïque, gratuite pour tous. Car un citoyen éduqué est un citoyen qui peut s’exprimer librement.
Pour ma part j’ai abordé la question par le biais des institutions et donc par la pierre angulaire de tout l'édifice : la Constitution. Elle est « la règle du jeu » consentie par tous pour organiser le pacte républicain. Cela peut paraitre incongru face à l'urgence sociale et écologique. Mais nous ne répondrons à ces grands enjeux qu'avec l'implication populaire, par la démocratie : C'est la révolution citoyenne. Nous proposons une constituante car passer à une 6ème République, c'est mettre en débat l'organisation de l'expression populaire. En 2005 lorsque nous avons voté sur le traité constitutionnel européen. Il s'agissait d'un texte rébarbatif et, à priori, incompréhensible. La France s'est emparée du débat par l'angle "constitutionnel", « la règle du jeu ». Rappelez-vous les débats. Nous n'avons jamais contesté l'Europe, nous avons reproché au traité de nous empêcher de faire évoluer l'Europe dans l'intérêt général de façon démocratique
Le débat qui a suivit la réunion à la Ciotat a été riche. Au fur et à mesure des interventions le scepticisme faisait place à l’enthousiasme, tout était abordé, le non cumul des mandats, la proportionnelle, la démocratie dans l’entreprise, la parité, le statut de l’élu, l’indépendance des médias…. Chacun apportant ses idées pour garantir un respect de la souveraineté populaire.
Comme je le disais plus haut, quitte à me répéter, nous sommes persuadés nous ne réussirons à transformer la société et à sortir de la logique du "tout marchand" qu'avec l'implication populaire. Les intérêts en jeu de ceux qui ont le pouvoir aujourd'hui sont énormes. Ils n'abandonneront pas facilement. C'est pourquoi le Front de Gauche, dans un esprit et une volonté d'ouverture à l'ensemble de l'autre gauche et aux citoyens, a lancé l'idée du programme partagé. Multiplions ces réunions dans ce cadre comme nous l’avons annoncé à la fête de l'Huma.
Hélène LECACHEUX